Quand frappe la violence !

Ce compte rendu établi par Christine, qui assiste à la séance, permet d’en suivre le déroulement pas à pas. Un grand merci à elle pour la précision de sa prise de notes.

Nadine travaille dans un organisme de protection sociale et d’accompagnement des familles en situation de fragilité (ruptures familiales, précarité…). Réagir avec efficacité, trouver chaque fois les solutions adaptées, est son quotidien.

Or, un mois et demi avant cette séance, elle a, elle-même, subi une violente agression physique en prêtant assistance à une collègue, maman d’un jeune bébé, menacée dans un conflit de séparation. Depuis ce jour, Nadine se sent mal, car, d’une part, traumatisée, elle ne se souvient pas de tout ce qui s’est passé, c’est comme si tout un pan de cet événement avait disparu ; et, d’autre part, dans le cadre de son travail où elle est amenée à recevoir des femmes victimes de violence, elle dit être envahie par une grande colère qui ne lui permet pas de garder la distance nécessaire lors des entretiens qu’elle doit mener.

Johanne lui précise dans un premier temps que, lorsqu’on ne se souvient pas, c’est le mental qui ne se souvient pas. Mais la trace mémorielle, elle, est restée quelque part dans le corps. Nadine n’a jamais fait d’E.F.T. Johanne lui explique brièvement qu’on va stimuler un certain nombre de points sur le corps, qui sont des points utilisés par les acupuncteurs. Le travail s’effectue en miroir, chacun tapotant sur son corps. Elle lui remet un schéma avec les points qui seront tapotés, et qu’elle pourra garder.

J : Tu parles de mal-être, de colère… comment se manifeste-t-elle, cette colère ?
N : Elle se manifeste au travail. Quand je reçois des personnes qui… (mimique indiquant que ces femmes la ramènent à ce qui s’est passé pour elle)
J : Comment sais-tu que c’est de la colère, comment tu la sens, cette colère ?
N : Je la sens à l’intérieur, elle circule partout. (Elle montre tout le haut de son corps, partant du poitrail et englobant les bras). Je la sens dans la tête aussi.
J : Tu peux l’évaluer, cette colère ? entre 0 et 10, elle serait à combien ?
N : Je dirai 8
J : Alors, tu vas faire comme moi. Tu vas tapoter sur les points et tu vas répéter ce que je dis.

Sur le point Karaté : J : « Même si j’ai cette colère à 8, je m’accepte, quand même telle que je suis. »
On poursuit avec la ronde : Cette colère (tête) / cette colère (début sourcil) / une colère à 8 (coin de l’œil) (« et toi, tu te connectes à ta colère », précise J.) / colère à 8 (sous les yeux) / j’ai cette colère (sous le nez et menton) / une colère à 8 (clavicule) / j’ai cette colère à 8 (sous le bras) / cette colère, je la sens à 8 (sous le sein)

J : Maintenant, remets-toi en contact avec cette colère. Tu vois une personne qui vient en entretien, essaie de revenir à ce qui se passe, cette colère, est-ce que tu la sens toujours ?
N : Ça a lâché (elle montre sous les seins, entre les seins). Il reste comme un nœud. Un gros nœud, qu’elle évalue à 5, le trouvant « un peu mou ».
Après une ronde, Nadine ne cache pas son étonnement : « il s’est délié, je ne sais plus où il est. Je le mets à zéro »
J : Remets-toi encore en situation. Tu es au travail et une personne s’adresse à toi… Est-ce que tu sens encore de la colère ?
N : La colère, le ressentiment. Elle est passée sous le 5… Vraiment je ne sais pas.
J : C’est drôle, hein… ? tu as vu le pouvoir que tu as !
« Même si j’ai encore un reste de colère entre 3 et 5… tu dirais qu’il est où, ce reste ?
(Nadine montre le thorax) … « Même si j’ai ce reste de colère, là, je m’accepte du mieux que je peux. »
Une ronde de tapotements sur ce reste de colère fait apparaître « un reste sur l’estomac ». Elle précise : « une ceinture qui me lie. Cette colère me plaît bien, elle me donne de la légitimité. »
J : C’est agréable, cette colère ?…
N : Non. Elle est inconfortable à 8. Parfaitement inconfortable !
Après une nouvelle séquence de tapotements, elle décrit la ceinture, « En cuir marron, elle est large, très large, mais elle a lâché des crans. »  (en dessous de 5). Une nouvelle ronde la ramène entre 0 et 1 (Nadine rit, amusée par ces changements aussi palpables). On tapote encore sur ce petit reste…
J : Reviens te mettre en situation, tu es au travail… (Nadine ne sent plus la ceinture. C’est plus léger.) Prends un cas précis et entends cette personne, vois-la, en face de toi, mets-toi en situation. Tu peux ressentir la colère ?
N : Non… j’ai une grosse émotion qui monte. Les larmes arrivent.
J : Tu peux nommer l’émotion qui est là ?
N : Je la sens qui monte.
Nadine est connectée à ce qui se passe en elle.

 « Même si j’ai cette émotion qui monte à 7, je m’accepte complètement et profondément, avec ce que je sens. »
Une émotion qui monte à 7 / je ne sais pas ce que c’est  /c’est une émotion avec une envie de pleurer / cette émotion à 7…
Après la ronde, Nadine précise : « Elle est liée à la peur que j’ai eue. », « C’est pas la peur. », « C’est une émotion douce, une émotion d’une maman câline. » « C’est gênant, car elle est reliée à la mort », évaluation à 7.
On tapote sur tout cela : une maman câline à 7 / elle me rappelle la mort / une maman câline à 7 / cette émotion qui monte / une émotion de maman câline /… et après la ronde, elle précise : C’est plus la même chose. L’émotion est là, en moi, dans une espèce de vision… C’est pas ‘maman câline’, c’est plutôt ‘maman chagrine’.

N : Je sens encore quelque chose au niveau du thorax, une oppression qui coupe le souffle.
C’est un poids qui tient toute la sphère. (Elle montre le thorax en faisant un mouvement tournant). Elle évalue le poids à 9, et peut même préciser qu’il est en fonte.
La ronde se poursuit sur les doigts cette fois : Ce poids je le sens à 9 / un poids en fonte / ce poids / …

J : Reviens le voir. Il est à 9 ?
N : Il est à 7. Elle met la main sur le cœur.
J : Il s’est invité là, sur le cœur, ou il y était déjà ?
N : Il était déjà là.
J : Tu te souviens depuis quand il est là ?
Nadine reste silencieuse et Johanne enchaîne : « Même si j’ai encore ce gros poids à 7, c’est OK, je m’aime quand même et je m’accepte complètement. »
Au cours de la ronde, Johanne poursuit l’investigation vers plus de spécificité. Nadine peut sentir le poids, toujours en fonte, et « enfoncé ». Après avoir tapoté le point de gamme (sur le dessus de la main), elle rit franchement étonnée. « C’est spectaculaire ! ». « Je crois qu’on a décollé la pulpe du fond », « J’avais mal, et là, je ne sens plus rien. »

J : Si on revient en situation : Tu es au travail, avec une personne qui te parle… Est-ce qu’il y a encore un inconfort ?  (Nadine secoue la tête) Plus de colère ?  Le poids… ?  ( Elle ne trouve plus trace de dérangement)… Tu te sens libre d’écouter les personnes, plus disponible ?
N : Je me sens plus à disposition. Ce n’est plus mon histoire.

J : Si tu penses à ce qui s’est passé, est-ce qu’il y a un inconfort particulier ?… On peut revenir sur l’évènement ? C’était à quelle date d’ailleurs ?
N : Le 10 novembre. (La date fuse, donnée sans une hésitation)
J : Et tu n’as pas de souvenirs de ce qui s’est produit ? 
N : Il manque un instant court. (Nadine rajoute un geste de la main, avec les doigts pour désigner ce qui manque)
J : Quelle est la première image qui te vient quand tu penses à ça ? Est-ce que c’est une image réelle ou une image reconstituée… ?

: C’est pas reconstitué. Je vois mes lunettes un peu plus loin (elle tend un bras, évoquant le souvenir vécu)
J : Bon… tu ne te souviens pas d’être tombée… mais tu vois tes lunettes par terre. On va prendre cette image.
« Même si je vois mes lunettes, je m’accepte totalement avec cette histoire. »
Ronde sur l’image des lunettes : mes lunettes par terre / à côté / mes lunettes par terre /…
J : Et tu te vois les ramasser ?
N :  Ça a pris un certain temps pour les ramasser. 
J : Tu pourrais retrouver la sensation quand tu as vu tes lunettes ?
N : La sidération. Le temps d’évoquer la stupeur, sans mot, ce temps sur lequel Nadine se connecte maintenant, ce qui monte est : j’ai compris… mais… c’est pas possible ! c’est fort à 10.
« Même si c’est pas possible, à 10, je m’accepte avec ce que je vis. » Ronde avec « C’est pas possible »

J : Tu te remets dans ce moment-là et tu te dis : « C’est pas possible !». Il y a une différence avec tout à l’heure ?
: Oui … mais je sais pas mettre de mots.
Elle ne trouve aucune image, ni forme, ni couleur pour évoquer ce qui est présent, là…
« Même si j’ai encore un truc, sans les mots, je m’accepte avec cette histoire. »
Ronde avec : j’ai encore un truc / mais j’ai pas les mots / je sens un truc / je comprends pas / …

J : Et si on allait voir… ? le « c’est pas possible ! » …
N : Je sens qu’on a soufflé dessus.
J : Remets-toi en situation, quand tu es par terre et que tu vois tes lunettes.
N : C’est comme si j’étais dans une bulle. Je me vois seule. Je ne vois plus le reste. Je ne vois plus ma copine.
J : Toi, t’es dans ta bulle. OK. Cette bulle est confortable ?
N : Elle est ni confortable ni inconfortable. Elle épouse mes formes. Le chiffre qui monte pour évaluer son ressenti est 6.
 « Même si j’ai cette bulle, à 6, c’est ok, je m’accepte avec ce moment et je m’accepte totalement avec ce que je vis »
Ronde avec cette bulle / toute seule dans ma bulle / toute seule dans ma bulle / …
J : Reviens la voir, cette bulle.
N : Elle a changé. Elle est sortie, elle est partie. Elle s’est déformée. Je l’ai laissée partir. Elle est partie sans me demander mon avis.
J : Reviens à ce moment, quand tu es par terre. Tu prends conscience de la situation…
N : Je me dis qu’il faut que je sois stratégique et rapide. Deux choses viennent: le bébé et les secours. (Nadine confirme urgence et détermination avec l’index et le majeur)
J : Comment ton corps te dit ça ?… C’est chaud, froid, rigide, ça bouge peut-être …?
N : C’est rigide, je pense…ce mot me parle
J : Il est où ce rigide ?
N : Dans tout mon corps. Comme un bout de bois, à 10.

On tapote sur cette sensation, et Nadine note très vite le changement qui s’opère : C’est vraiment la bonne image. Le corps a repris le mouvement. Je suis passée à l’acte.
J : Est-ce qu’il pourrait rester quelque chose de désagréable ? comme peur, danger, force … quand tu y penses ?
N : Non plus de danger. Je suis dans le « Ah, quand même ! », dans ce danger absent, il y a une victoire, quelque chose d’heureux, car le bébé est en vie.
J : Donc victoire ; rien de désagréable ?
N : La vie repart, la vie revient, la vie est là et ça circule.
J : Si on revient en arrière, il y a des choses qui restent désagréables, dans la pensée… ?
N : Non.
J : Des sensations ?… Tu te souviens d’avoir été poussée ?
N : Oui.
J : Tu m’avais dit que tu ne t’en souvenais pas.
N : Le souvenir est revenu
J : Il y a longtemps que tu l’as retrouvé ?
 N : Je crois bien que c’est là… maintenant… Il vient de revenir.

Elle peut préciser : J’ai été poussée, jetée, dans l’indifférence, je gêne… L’image de l’objet surgit.
« Même si je gêne, à 10 (on reste sur ce moment qui semble résonner) c’est ok, je m’accepte avec tout ce que je suis. Je suis une fille super. »
Ronde avec : j’ai été jetée / comme si je ne comptais pas / jetée / jetée /…
La sensation passe à 3. On poursuit : Ce jeté encore à 3 / je m’en souviens maintenant / jetée /…
J : Est ce qu’il y a autre chose qui pourrait remonter ?
N : Après, j’ai eu de la douleur, le pouce retourné et j’ai atterri contre le mur.
Elle désigne son épaule droite, qu’elle pétrit de sa main gauche, le choc et la douleur à 7.
Ronde avec : ce choc / je l’ai encore à 7/ du côté droit / je l’ai encore à 7 / ce choc contre le mur / …
L’inconfort s’apaise, épaule, pouce… « Non, il n’y a plus rien. » Mon corps était endormi, cela me revient maintenant. Le bois raide me revient… »
Nadine qui a maintenant compris comment on pratique, reprend et complète toute seule la phrase : « Même si mon corps s’est endormi et c’est OK, il a fait le boulot, il valait mieux, merci mon corps, c’est formidable. »
Elle commente : C’est formidable, alors que je pensais que c’était horrible !
J : Alors tu t’es fait jeter, tu as atterri sur le mur et ton corps s’est endormi…
N : Rien d’inconfortable là.
J : Après, tu appelles les secours, tu sauves le bébé et tu penses à ta copine.
N : Je pense qu’à ça. Marion !
J : Il y a Marion avant que tu te fasses jeter ?
N : Non, il y a Marion après les lunettes.
J : Quand tu penses à Marion, l’inconfort est à combien ?
N : C’est 100 !

Ronde sur Marion, l’image qu’a gardée Nadine. Ce qui remonte, c’est la mort. On poursuit la séance avec cette vision qui s’est imposée : « Même si je vois la mort, j’aime et j’accepte la fille que je suis, et tout ce que je suis. »
Ronde avec : la mort / je vois la mort / je vois la mort / la mort / la mort /…
: Là, les larmes montent… C’est sensible… Le chagrin… C’est à 10.
La ronde qui suit récapitule les ingrédients : Ce chagrin à 10 / cette sensation avec les larmes qui montent / la mort / oui, je vois la mort / Marion / la mort / Marion / la mort…

J : Allons voir maintenant ce qui est là quand tu dis « la mort ».
N : C’est plus à 10, c’est parti.
J : Repense à Marion, qu’est-ce qui est encore inconfortable ? quelle est l’image de toute cette scène qui serait encore là ?
N : Il me vient l’image que je regarde la scène ; je suis au-dessus.
J : Là, c’est le signe que tu as distancé la scène… Tu n’es plus dans la scène… ?
Nadine ne manifeste plus d’inconfort.

J : Je vais te proposer d’arrêter là.  Nous travaillons depuis 1h 10, c’est déjà beaucoup.  S’il y avait quoi que ce soit qui remontait, tu vas pouvoir utiliser les points, tu as vu comment on fait ; et tu pourras m’appeler si nécessaire.

« C’est très impressionnant comment le niveau baisse », commente  Nadine.

Huit jours plus tard, Nadine atteste des bénéfices de cette séance :
« Je suis sortie de chez toi libérée de cette immense colère qui m’envahissait et ma nuit a été tellement légère ! Depuis ce jour, j’ai l’impression de revivre. Tout semble plus fluide. »

Je remercie, Nadine, d’avoir accepté la publication du travail que nous avons réalisé.

Si vous partagez ce témoignage, merci de citer vos sources:
Johanne Desterel, Praticienne et formatrice EFT, Zensight.
courriel :
 
jod470@orange.fr,  site : https://johannedesterel.com

Image de Soi dans une problématique de poids

« J’ai un problème d’obésité, depuis 2005 »,
« J’ai fait des régimes toute ma vie, mais là, je n’arrive plus à perdre un gramme »,
« Quand j’arrive à quelque chose, j’arrête tout ».

C’est ainsi que Anne-Laure (c’est ainsi que nous l’appellerons), 58 ans, énonce « son » problème lorsqu’elle vient me voir.

Elle pose aussitôt un objectif en 2 temps : d’abord revenir à « un poids à 2 chiffres » (elle en est à 106 kg) puis atteindre son « poids idéal : 76 kg ».

Elle a découvert l’EFT en inscrivant « maigrir » sur internet et a déjà commencé à tapoter sur elle, notamment à l’aide d’un DVD, qui l’a réconfortée et lui a permis de prendre quelques distances avec « son » problème. Elle sent qu’elle a besoin d’être accompagnée pour aller plus loin.

En quelques minutes, elle résume une vie à lutter contre une situation bloquée, avec « la peur de pas y arriver » et « son envie de manger », ces périodes à broyer du noir où « on a mangé, mangé… » (« on », car Anne-Laure a maintenant dans sa vie un mari aimant pour l’accompagner. Il a même pris des kilos avec elle…).

L’histoire d’Anne-Laure et celle de sa mère

Son histoire, livrée en quelques minutes, tourne autour de la relation à sa mère. « Je suis la 16e de 16 enfants vivants », « Je n’ai jamais pu faire ce que je voulais avec ma mère », « La seule chose qu’elle nous a donnée, c’est de la nourriture », « pas d’affection », « on n’était que des numéros », « Il fallait bosser, ne rien demander », « Elle m’a fait arrêter l’école, elle ne voulait que l’argent », quelques images précises, des souvenirs avec sa honte, sa tristesse, le manque d’amour qui a construit son enfance, sa révolte intérieure… « Je me suis mariée pour partir de chez moi »

Progressivement, elle dit son dégoût pour cette femme qui était grosse, « pas soignée », « pas très propre », « une mère souillon » et évoque même une scène précise dont le souvenir tactile, les odeurs sont encore présentes, une odeur surtout (elle avait environ 8 ans).

Sans entrer dans tous les aspects abordés (et tapotés) au cours de cette séance, on avait touché là le noyau important, qui obturait tout le reste. « On est tous gros comme elle » et on tapote maintenant sur cette ressemblance insupportable, cette « obésité morbide ».

À ma question sur le physique de son père, elle semble surprise et dit très vite : « Non, lui, il était sec » (Petit silence derrière son regard, on ira creuser plus tard). Déjà, on peut faire « couler » la croyance profondément inscrite qu’elle ne peut pas être autrement, qu’elle est forcément « programmée » comme ses frères et sœurs, juste par « les gênes de sa mère », son « seul héritage ». 

Photos de sa mère

Je lui demande si elle a des photos de sa mère (aujourd’hui décédée) et si elle veut bien en choisir 1 ou 2 pour notre prochaine séance.
Lorsqu’elle revient avec 2 photos dans son sac, je sens bien que quelque chose s’est passé : elle a rencontré une autre image, celle qu’elle n’avait pas vue, pas pu voir avant. Et ensemble nous avons posé les yeux sur cette réalité, nous l’avons tissée dans son système énergétique, en tapotant. Anne-Laure a choisi une photo où elle est assise sur un fauteuil, sa mère debout à ses côtés. Juste elles deux. Elle me précise que c’était un épisode de sa vie où elle faisait de la dépression. Elle a 27 ans

Ce jour-là, une barrière s’est dissoute (voir ci-après ce que Anne-Laure en dit) et nous avons ensuite pu aller à la rencontre d’autres aspects qui alimentaient sa souffrance, jusqu’à sa peur de lire les grammes sur la balance et pourtant cette obsession, cet acharnement à y monter (parfois jusqu’à 2 fois par jour !).

J’ai vu Anne-Laure 4 fois au mois de juin 2008, puis 1 fois à la fin du mois d’août 2008. Elle n’avait pas encore perdu de poids mais vivait une phase d’acceptation : elle avait pu se mettre en maillot de bain et s’allonger sur la plage, sans les peurs qui l’habitaient avant, jusqu’à celle de ne pas pouvoir se relever. Une autre victoire aussi : elle avait reçu sa famille (enfants, petits-enfants), elle avait mangé normalement avec eux et n’avait pas pris de poids. D’autres aspects sont remontés ce jour-là, avec une culpabilité d’avoir transmis « tout ça » à ses enfants.

3 mois après

En novembre, Anne-Laure m’écrit ceci :

« J’avoue qu’aucune journée ne s’est passée sans une pensée EFT, même sans tapoter ; EFT ne m’a plus quittée depuis que je l’ai pratiqué avec vous. … Le travail sur photo, c’est cette partie qui me ramène à EFT. Quelle réussite cette réconciliation avec MAMAN !
Je pense à ces fabuleux moments où j’ai tant pleuré, submergée par l’émotion de tous ces souvenirs qui me faisaient souffrir, et au gré des tappings j’ai redécouvert que je m’étais forgé une barrière sur des choses bien précises.
Ma relation à ma mère a été la plus troublante car au gré de ces tappings les choses que l’on pense si évidentes deviennent moins sûres. On découvre qu’on a peut-être durci le souvenir, par déception. Mais en fait, j’en ai voulu à ma mère alors qu’elle a juste fait ce qu’elle pouvait et là, je vous redis ma gratitude pour m’avoir fait traverser ces souvenirs en tapotant avec moi jusqu’à me faire redécouvrir des évidences que vous aviez bien sûr comprises avant que je ne les redécouvre ; et là j’ai vécu la minute miraculeuse.
Vous m’avez beaucoup vu en larmes, mais combien d ‘émotions négatives s’en sont allées en tapotant, juste en tapotant en ayant sous les yeux une photo de maman avec moi : j’ai accepté de voir qu’elle me regardait avec amour !

Voilà, Johanne, tout le bien que vous m’avez procuré au gré de mes séances avec vous. […]
Oui, j’ai perdu un peu de poids, oh, pas énorme : 3 kg 500 c’est mieux que rien mais j’ai récupéré une vraie sérénité et je vais bien. »

Anne-Laure peut maintenant aller plus loin.

Au cours d’un échange (dans un mail du 2 décembre), elle glisse : « Je suis toujours en lutte contre mes kilos… » « Je persévère avec l’EFT, et ça me va bien. »
Elle connaît bien l’EFT maintenant, aussi lui ai-je suggéré ceci :
« Tiens, puisque vous voilà à nouveau à tapoter, juste quelques directions de tap tap :
« Même si je ne sais pas exister autrement qu’en luttant contre mes kgs…, je m’accepte sans me juger »
et quelques variantes pour des rondes :
…j’ai tellement l’habitude
…je pense toujours à mes kg.
…je me demande si je pourrais vivre sans y penser
…quand je lutte contre mes kg, au moins je fais quelque chose pour moi.

« Et si, même si j’ai tous ces kg, je pouvais arrêter de me sentir en lutte …  » 
et quelque part, vous pourriez peut-être « imaginer » ce que serait votre vie sans cette pensée constante et passer ces « possibles envisageables » dans une ronde…
« Même si, sans tous ces kg, je ne serai peut-être plus moi-même, je… « 

Car le problème ici est sans doute plus la lutte que les kg… 
»

Anne-Laure s’est tout de suite sentie concernée :

« Que serais-je sans ce problème de poids ? sur quoi pourrais-je me focaliser ? ça paraît énorme pour moi qui voudrais tellement maigrir d’écrire ce genre de choses et pourtant voilà une question judicieuse. »

Dans un courriel du 22 décembre 2008, Anne Laure rajoute :

« Un oubli… de taille, quand même ! J’ai omis de vous dire que si je n’ai perdu QUE 4 kg, en revanche, j’ai quand même perdu 8 cm de tour de taille, et 6 cm de tour de hanche. Mesure prise ce matin ! Tout ceci depuis août 2008 ! Vous voyez, il y a des résultats très parlants. »


Au fil du temps… 

Le 19 06 09, Anne Laure m’adresse de ses nouvelles :

« Ma perte de poids continue, très sereinement. Cela va doucement mais sûrement.
Vous savez, Johanne, plus j’avance dans la vie , plus je pense à maman ; et une amie à qui j’ai raconté mon expérience EFT m’a dit : « Il faut savoir pardonner ». Eh bien, la réponse que je lui ai faite m’a étonnée moi-même tant c’est devenu une évidence : « Je n’ai rien à lui pardonner, elle a juste fait comme elle pouvait »
Vous voyez, l’EFT m’accompagne toujours et pour mon poids, j’ai -10 kgs ! pas mal, non ? et tout ça dans la sérénité. »

Quelques mois plus tard, Anne-Laure a tenu à laisser un témoignage de son expérience avec l’EFT.
Vous pouvez le lire ICI

Johanne Desterel

Si vous partagez ce témoignage, merci de citer vos sources:
Johanne Desterel, Praticienne et formatrice EFT, Zensight.
courriel :
 
jod470@orange.fr,  site : https://johannedesterel.com

Qu’est-ce qui m’empêche d’avancer ?

Cette question a fait l’objet d’un « Atelier à Thème ». Pour voir ce que sont ces ateliers cliquer ICI

Que vous soyez familier de l’EFT, thérapeute ou simplement débutant, vous trouverez ici les principales clés pour une pratique approfondie : l’importance d’être bien spécifique, la recherche des aspects, l’utilité de l’évaluation, la persévérance… et verrez aussi une  illustration de ce que sont les bienfaits partagés dans le travail de groupe. La retranscription de la première partie de cette journée se propose donc de vous offrir un éventail de procédures pour traiter en profondeur une question ou une problématique avec l’EFT. Même si les façons de travailler en groupe sont multiples, j’ai souhaité, ici, pointer les aspects essentiels qui sous-tendent la pratique pour plus d’efficacité. J’ai donc volontairement conservé au plus près les échanges avec les participants ce qui rend le texte un peu long.

Les participant(e)s sont invité(e)s à donner un exemple, une situation où ce « blocage » se manifeste.

Cerner la situation – Cibler un événement

Est-ce qu’il y a dans votre vie un événement, une fois particulière, une situation qui vous vient à l’esprit quand vous pensez que vous n’y arrivez pas ou que vous n’avancez pas ? Prenez juste ce qui vient, ce qui se présente, sans analyser.

Noémie : 

Je voudrais vendre mon restaurant, mais au lieu de me focaliser sur la vente, je mets en avant tout ce qui fait que je ne le vendrai pas.

—  Est-ce que c’est vrai que tu veux vendre ? Tu dis « je voudrais »…   Est-ce que c’est vrai que tu ne peux pas le vendre ?
     Est-ce que tu pourrais trouver des raisons qui font que tu pourrais le vendre ? ….
     … Et qu’est-ce qui t’empêche d’avancer, là ?…
— Ouh la, wwfffou… je suis perdue… j’ai un blanc, un vide.
— Il y a sans doute des raisons qui font que « c’est vide » quand tu te proposes d’avancer vers ce projet…

Françoise

Moi, j’arrive pas à me décider, à choisir. J’ai toujours autre chose à faire…

— Tu sais que ça porte un nom, ça : « la procrastination ». J’ai tout un tas de raisons qui font que je n’arrive pas à enclencher les choses, ou à les terminer. J’ai des tas de projets mais qui sont toujours en cours, un dossier à faire, j’ai des tas d’idées mais je remets toujours, j’ai toujours de bonnes raisons de ne pas m’y mettre, autre chose qui passe avant… et le bureau que je veux ranger a toujours autant de documents qui s’accumulent…

Noémieétonnée, demande :

Mais ça va à fond dans ce thème, ça… ? Moi, je me sens là dedans.

— Oui, bien sûr. « Nous sabotons nos envies, nos projets, nos meilleures idées par d’autres raisons prioritaires », c’est totalement de ça qu’il s’agit :
Quelles sont ces raisons qui font que je n’arrive pas à avancer ?
Et n’allons pas les chercher avec la tête, la réflexion, l’analyse…

Nous allons simplement nous mettre à tapoter en nous posant la question, avec cette sensation, ou déjà une situation bien précise à notre esprit qui illustre cette difficulté que j’éprouve. Notre système énergétique va se mettre en mode recherche. Soyons alors juste attentif à ce qui se présente, une image, un événement plus ancien de notre vie qui se superpose soudain, comme en flash, un lieu peut-être…

Noémie

Moi j’ai envie de faire plein de choses, mais après, quand je suis à la maison, je me dis, bof, j’ai pas envie. Il y a des gens qui appellent ça le « aquoibonisme ». Et je ne sais pas pourquoi c’est comme ça.

 — Avec l’EFT, ce n’est pas le POURQUOI qui compte mais le COMMENT. « Pourquoi » est une fausse question, c’est la tête qui va chercher. Quand tu dis « comment ça me fait quand… », tu ressens aussitôt quelque chose comme « ça m’agace, ça m’énerve , ça me désespère…», ou un noeud dans la gorge, par exemple.

Noémie : 

Je trouve que c’est douloureux, c’est angoissant.  Quand je me vois là-dedans, j’ai envie de pleurer, j’aurais envie de me foutre des coups de pieds aux fesses, je suis vraiment mal… quand je me vois comme ça ! et sa voix confirme cette émotion.

— C’est sur cela que l’EFT peut agir.

Philippe
Il y a quelque chose que je porte qui craint la réussite
— Oui, c’est une belle idée, ça… et est-ce que tu pourrais nous donner un exemple ?

 Oui… Je me souviens d’un exemple, j’étais en 4ème et en fin d’année, on jouait à la belote avec des copains et je me retrouve avec un jeu ! je ne pouvais que gagner ! Et ça m’a mis dans un stress, quelque chose qui me faisait… comme de l’angoisse… la peur de gagner ; et avec tout ça, la peur de ne pas savoir gérer, de perdre ! Si je réussis, il va y avoir aussi un ego qui ressurgit et qui va vouloir écraser les autres, c’est comme une mémoire que j’ai …et je freine mon potentiel. Sinon j’aurais quelque chose qui irait profiter de l’autre, l’écraser.
C’est comme quand j’ai acquis un savoir… je pense à une fois, au boulot, ou un collègue me demande comment ça marchait, une disquette ou un truc de ce genre en informatique pour enregistrer ; et là, j’ai un truc qui est sorti, comme ça : « Tu sais pas ça, encore ! »

— Qui t’a dit à toi dans ta vie : « Tu sais pas ça, encore ! »; ça t’est arrivé ?
— Mon père a pu me dire ça. C’est pas sous cette forme-là, mais une fois, il m’a demandé de mesurer un bois pour le couper. Je mesure et 2 minutes après, il revient pour le mesurer et pouvoir le couper. La capacité à faire et d’être sûr de ce que je fais a été coupée.
— Oui, sans doute mais va plutôt chercher l’émotion au lieu de tirer tout de suite la conclusion et d’analyser. Quand tu le vois faire ça, venir remesurer derrière toi, qu’est ce qui se passe à l’intérieur de toi ? qu’est-ce que ça te fait ? Probablement que c’est quelque chose comme ça qui est encore présent quand tu dois passer à l’action.
— Oui, je crois que c’est ce que j’ai vécu dans ma vie, chaque fois que j’exprimais une capacité de faire, il y a quelque chose qui venait couper ça…
— et maintenant, c’est toi qui te le fais tout seul… 

Pascale 
Je m’inscrirais bien là-dedans, moi aussi. J’étais partie sur le domaine professionnel. Je suis face à une situation bloquée et je n’arrive pas à demander un entretien pour moi qui pourrait débloquer cette situation…
La crainte de la réussite me parle aussi. J’ai aussi eu des messages quand j’étais petite du style « Tu finiras caissière dans un supermarché ! » et aussi une institutrice qui m’a expliqué que j’étais « bonne à rien ».
Ca a bien marché professionnellement pendant des années , et puis là… je suis en train de me saboter, alors qu’en fait je suis reconnue pour mon professionnalisme.  Demander pour les autres, pour l’équipe, j’y vais, mais pour moi… je bloque.

Je propose à chacun de cibler plus précisément la situation, avec un événement où cette problématique se montre.

Noémie :

Je n’arrive pas à vendre mon restaurant. Mais il y a autre chose qui s’est soulevé. J’ai entendu Pascale dire qu’au début ça allait bien. Et moi, c’est pareil, au début, mon restaurant fonctionnait bien. Petit à petit, dans ma tête, il y a eu « De toute façon on m’a dit que je n’y arriverais jamais. » Est-ce que c’est ça ? parce que on me l’a répété, toujours répété …

— Qui t’a dit : « Tu n’y arriveras jamais » ?
— Mes parents, ma mère surtout.
— Tout de suite, est-ce que tu peux prendre une situation précise ?
— Il y en avait tous les jours, alors…
Pour le restaurant, comme je n’ai plus de clients, ou si peu, et que j’en ai ras-la-casquette et que je veux vendre, en fait je suis épuisée de rester là à rien foutre et je veux vendre parce que je suis épuisée, je m’épuise à tuer le temps. Je n’y crois plus.

— Vendre serait donc la solution pour échapper à ce stress, cette énergie de ras le bol, fuir le problème. C’est ce que tu es en train d’expliquer…? Et en même temps, tu ne crois pas non plus que tu pourrais le vendre !
Alors, je ne te dis pas que vendre est la solution ou n’est pas la solution. Ce qui est évident, en revanche, c’est que tu t’épuises.

Tu as reçu un message comme quoi tu n’y arriveras pas, tu ne dois pas y arriver, il te faut valider ce message : « Si je ne mets pas  « ça »  en place, il y a quelque chose qui ne va pas ». Tu y arrivais pourtant au début, mais, inconsciemment, tout en faisant du mieux que tu peux par ailleurs, c’est ce message qui te commande. Par exemple, tu as mis en place une situation où il n’y a plus de clients, c’est ce que tu expliques. Certes, tu as parfaitement le droit de vouloir vendre et changer, il n’y a rien à redire à ça. On évolue dans la vie et ce qui nous a fait vibrer un temps, nous a rempli d’enthousiasme, rendu heureux, peut avoir perdu de son intérêt et on peut avoir envie de faire autre chose.
Il n’empêche que si tu n’as pas guéri, fait couler, désamorcé ce programme de sabotage, tu le retrouveras encore dans de multiples situations. L’EFT, heureusement, nous permet de faire ça, de sortir du pilotage automatique de sabotage.

Je te propose de te souvenir d’une fois particulière où ta mère te dit: « Tu n’y arriveras jamais !»

Je pense à une fois où je faisais le ménage. J’avais 10 ans. Il fallait que je nettoie la cuisinière à bois avant de partir à l’école, comme tous les matins. Il fallait l’astiquer avec la toile émeri. Ca ne devait pas être fait à son goût. Ca pouvait être « Pousse-toi, je vais te faire voir ! Tu n’y arriveras jamais ! »

Noémie choisit de se centrer sur cet épisode, avec « La cuisinière » comme titre de son film ( l’intensité dérangeante est à 10 sur une échelle de 0 à 10).

Françoise : Moi, j’étais une petite fille modèle, bons résultats, pas de bruit…
— Comment ça se passait pour toi, qu’est-ce que ça te faisait d’être aussi gentille ? Est-ce qu’il y avait des choses que tu aurais eu envie de faire et que tu n’as pas faites ? A quoi ça te ramène ce bonheur de petite fille parfaite ? A papa, à maman qui te complimentait… ?
Non, ils ne disaient rien, c’était normal.

— Est-ce qu’il n’y a jamais eu une fois où tu as fait un caprice et dont tu te souviendrais ?
Si, si, si, j’avais 5 ou 6 ans. J’avais mal aux dents. Je disais que j’avais mal aux dents, je n’avais pas la force de crier. J’étais sur mon lit. Je me sentais perdue, peut-être en colère aussi que personne ne vienne. Je me souviens que je pleurais…

Le titre qu’elle prend pour évoquer ce moment est: « Le mal de dents »  (inconfort à 10)

 Philippe choisit « Le jeu de cartes », avec la peur de se tromper. « J’ai pas intérêt à me planter » en serait le sous-titre. (inconfort à 8)

Pour Pascale, le titre est : « Caissière dans un supermarché ». Elle précise le cadre et les circonstances : Ça se passe dans la cuisine, et je devais annoncer à ma belle mère que j’allais vivre avec mon fiancé. C’était après mon bac, je faisais mes études à Limoges et nous avions le projet de prendre un studio ensemble. Pour elle, c’était tout remettre en question. Quand j’y pense, je sens une grosse boule qui remonte (l’inconfort est évalué à 8).

Nous allons faire une séance individuelle, avec l’un(e) d’entre vous, en utilisant la technique du film, et les autres, pour l’instant, vont simplement laisser leur histoire posée, avec le titre et la note, sur le papier, et ne plus s’en occuper.

La séance avec NOEMIE

Nous choisissons de traiter en détails le film de Noémie, « La cuisinière ». Chacun tapote en même temps que Noémie.

Après une première ronde sur le titre en phrase de rappel, nous abordons tout à tour les divers aspects qui se présentent : « J’ai envie de la démolir ». Elle montre sa gorge « où tout l’espace est pris par des sanglots », nous tapotons cette sensation. Puis c’est une « oppression de colère », dans la gorge, « au maxi ».
« Même si j’ai cette oppression de colère, au maxi, elle a le droit d’être là, cette colère, et je m’accepte avec ce que je sens, totalement et profondément ».
Après une ronde, la sensation s’est modifiée ; elle note comme une impression de l’avoir oubliée mais d’avoir « serré les dents ».
Nous déclinons cet aspect sous tous les angles : je serre les dents/ j’ai l’impression que je l’ai oubliée cette colère/ mais je serre encore les dents/ je serre les dents…

Une sensation s’invite à nouveau dans la gorge, qui semble l’étonner au fur et à mesure que je lui propose de voir si c’est comme précédemment : « C’est rigolo… j’ai l’impression d’être un peu…zinzin… j’ai davantage l’impression de la sentir là, de chaque côté (du cou), comme une gêne ».
« Même si maintenant je la sens sur les côtés de la gorge, et même si j’ai l’impression d’être zinzin, je m’accepte avec ce que je sens  et je me respecte profondément telle que je suis »
J’ai l’impression que je suis zinzin/ maintenant je la sens sur les côtés, là/ c’est plus tout à fait une oppression / c’est une gêne / j’ai du mal à la décrire


Je lui propose de se remettre en contact avec la scène pour évaluer ce qui reste de cette sensation, et c’est un geste qu’elle retrouve, elle lève un bras, coude plié pour se protéger le visage « Je fais ça, parce que je sens que je vais m’en ramasser une » et c’est sur ce geste que nous allons tapoter.
« Même si j’ai (vois ce geste, cette image), je m’accepte profondément avec ce que je vis »
Ce geste/ je vais m’en ramasser une/ ce geste…

Noémie sent alors monter la tristesse, dans la gorge. La sensation s’élabore progressivement : j’ai l’impression que ça va m’étouffer, comme si on m’avait mis un col en feutre, à l’intérieur. La sensation est très précise ; après la ronde de tapotements, elle a diminué en intensité et semble s’être élargie. « Je ne sais pas comment ça s’appelle mais c’est comme si mon cou était un bocal, et au lieu de soulever le couvercle, c’est sur le côté, et on l’ouvre comme ça ». L’inconfort est à 5 sur cette sensation qui disparaît après une ronde de tapotements.

Tester encore

Je lui propose à nouveau de se remettre en contact avec la scène, de repasser la cassette du film « la cuisinière ».

Elle ne sent plus le geste de se protéger, ni tristesse, ni colère mais parle maintenant de toutes les autres situations qui se mettent avec.
Je la ramène juste sur cette scène, la rassurant sur le fait qu’on aura tout le temps d’aller voir d’autres épisodes tant qu’ils seront actifs. Mais d’abord on va traiter complètement cette histoire-là qui fait partie de la saga « La S….. » (le sous-titre qu’elle avait aussi choisi pour son film et que je n’ai pas précisé par décence au début).
—  Va voir si tu es bien en y repensant ou s’il reste quelque chose qui te dérange encore. Remets-toi dans la situation,  c’était avant d’aller à l’école, tu sens que tu râles ? ou tu as l’impression que tu t’appliques ?… »
— J’ai l’impression que je m’en fous, c’est obligatoire, je n’ai pas le choix.

Peut-être une résistance à lâcher.

Elle retrouve à peine « un poil » de colère, à 2 ou 3,  mais ne le sent nulle part. Nous entamons une ronde sous forme de jeu : « Même si j’ai peut-être un poil de colère, mais je ne le sens pas, c’est OK, je m’accepte de toute façon avec cette histoire »
J’ai sans doute de la colère/ j’ai peut-être encore un poil de colère/ je devrais avoir un poil de colère/ c’est vrai, cette histoire, ça ne me plaît pas de l’avoir dans ma vie…

—  C’est à dire… je ne veux pas qu’elle gagne !  La remarque a fusé.

Nous poursuivons la ronde en jouant avec les aspects possibles de cette résistance-là: Je garde un poil de colère/ je ne veux pas qu’elle gagne sur moi/ si je lâche la colère/ c’est comme si elle pouvait tout me faire/ il ne manquerait plus que ça/ je ne veux pas qu’elle gagne sur moi / je me garde de la colère/ même si c’est qu’un poil/ tant pis si je suis mal/ au moins je lui garde de la colère/ en fait c’est pour moi que je garde la colère/ juste parce que je ne veux pas qu’elle ait raison/ et pourtant cette histoire est passée/ mais quand j’y pense, je veux me garder de la colère/ pourtant je ne la sens pas/ Mais je garde quand même le désir d’avoir de la colère.
— C’est bon
, conclut Noémie.

Une nouvelle fois, je lui demande de revenir sur cet épisode, de revoir tout ce qui s’est passé… elle paraît hésiter, « je ne sais jamais », « J’ai tellement de comptes à régler avec elle », dit-elle, avec une détresse dans la voix.
— Est-ce que ce serait quand même possible que tu puisses y penser, sans dérangement ?
— « On va dire que je garde encore une petite part ». Nous tapotons encore sur « ce besoin de gagner »
« Même si j’ai encore une petite part de ce besoin de gagner, et même si à cause de ça j’accepte d’être mal, je suis OK avec ça »
« Même si j’ai ce besoin de gagner, je pourrais peut-être lâcher quand même 
» et après une nouvelle ronde, avec toutes les variations possibles ( je pourrai peut-être lâcher/ mais je ne veux pas me forcer/ moi, j’ai besoin de gagner/ elle avait pas à me faire ça/ Moi, j’ai envie de gagner/ j’ai le droit de m’accrocher…),  je lui cite la phrase bien connue de Nelson Mandela : « La colère qu’on retient contre quelqu’un est comme un poison qu’on avale en s’attendant à ce qu’il tue cette personne. »
Noémie conclut : « C’est pas tellement salutaire, ça » 

La persévérance.

Une nouvelle fois, je l’invite à se replonger dans le film « La cuisinière ». Il reste à peine un « petit 1 ». Il y a encore ce doute : «  Je ne suis pas sûre que cette histoire ne me fasse plus rien »
— S’il y avait une raison de retenir un inconfort, ou un dérangement, qu’est-ce que ce serait ?
— Elle m’a fait tellement mal dans toutes sortes de situations… que je la mets avec le reste.
— Alors écoute, imagine que tu as une valise, et que tu y mets toutes les cassettes avec tous les films de toutes les histoires et toutes les photos de ces moments. Et maintenant pense au poids que ça fait et comme c’est difficile à soulever, et tu te promènes toujours avec cette valise. Le plus simple est de prendre la 1ère histoire qui se présente, qui est généralement lourde d’inconforts et de la vider de son contenu, entièrement. C’est ce qu’on se propose de faire avec « la technique du film ». Ensuite on s’occupera des autres.
Est-ce que tu peux aller voir ce qui pourrait te déranger quand tu penses à cette petite Toi qui a vécu cette histoire, est-ce qu’elle aurait encore envie de dire quelque chose ? envie de te dire quelque chose ?
— Elle a envie qu’on lui foute la paix. J’ai plus envie d’aller voir.

— Tu peux en rester là. Tu as le droit. Mais peut-être que c’est un petit rien qui reste et que c’est le dernier pas à faire pour te sentir totalement en paix avec cette histoire. Alors qu’est-ce qu’on fait ? Tu as le désir d’en rester là ? Cette petite fille n’avait pas envie de quelque chose d’autre, qui lui aurait fait du bien peut-être… ?
— Bof, entre la cuisinière et puis l’école, ça ne lui laisse pas beaucoup d’espace.
— 
De quoi aurait-elle pu avoir envie quand même cette petite fille ? Quelqu’un ou quelque chose aurait pu l’aider peut-être ?
— Oui, mon grand père.
« Même si j’ai encore cette histoire qui traîne par là, je choisis de me sentir protégée par l’amour de mon grand père »

Et tout soudainement, Noémie s’exclame : « Ohhh, j’ai mal à la tête ! »
Nous saisissons cette opportunité et tapotons aussitôt sur cette manifestation physique, « le casque » qui fait mal (une ronde) et sur « le choc » que ça lui fait de penser à « du bon » pour elle :« Ca, je n’ai pas l’habitude/ du bon pour moi…/ c’est pas possible/ mais je peux choisir aussi d’y penser/ je peux choisir de le sentir/ non, ce n’est pas possible… »
Après cette 2ème ronde, elle a encore comme un bandeau, à 5/10, puis à 2 et qui diminue encore à « pratiquement plus rien ».
« Même si j’ai pratiquement plus rien, c’est OK, je m’accepte telle que je suis maintenant »
J’ai pratiquement plus rien/ c’est OK, peut-être que c’est plus rien/ mais j’en suis pas sûre/ je ne sais pas comment c’est possible de le lâcher complètement/ mais je sens pratiquement plus rien/ j’ai pratiquement plus rien…
— Ah là là…de voir mon grand-père dans cette situation, là, j’ai l’impression que ça a freiné ma mère dans son élan, qu’elle n’ose pas me parler, me… je me sens protégée, je me sens bien
 !

— Oui, c’est étonnant comment en énergétique nous pouvons réécrire nos histoires ! aller chercher des ressources…
Alors, Noémie, comment penses-tu à cette histoire, maintenant ?
— Cette situation ? bwouff, pour moi, elle n’existe plus.

— Voyez, c’est quand c’est presque terminé, quand il ne reste qu’un petit quelque chose, un « chouya » de rien du tout, qu’on peut aller encore plus loin. Et tant qu’il reste un petit quelque chose, on ne lâche pas. C’est le secret d’une vraie libération avec l’EFT. On ne veut pas aller mieux, on veut aller bien.

— Ce qui est très curieux, c’est, après, de dire « est-ce que je suis sûre de moi ? » Est-ce que c’est possible ? Quand je pense à la situation, j’ai l’impression d’être anesthésiée.  Il n’y a plus rien ! Sa voix est claire maintenant.
— Est-ce que c’est désagréable ?
— Ben… je trouve que ça a un petit inconfort, parce que je me dis : « T’es pas un peu cinglée ? »
Nous enchaînons aussitôt sur une ronde : « je suis peut-être un peu cinglée / je suis comme anesthésiée/ oh, mais je dois être un peu cinglée/ comment c’est possible un truc comme ça/ moi, je me sens vivante quand ça va mal !/ et là, je me sens comme anesthésiée/ je dois être cinglée…

Et nous achevons dans un éclat de rire. Cette histoire a bel et bien perdu son intérêt.

Les bienfaits partagés

 Je me tourne maintenant vers les autres participant(e)s.

— Françoise, ton titre était « Le mal de dents ». Reviens zoomer sur ton histoire.
— Je lui avais donné un sous-titre après :« Et moi alors ! »
— 
Très bien. Où en es-tu ? C’était à 10 tout à l’heure ; et maintenant… ?
— Non, c’est fini, c’est 0.

 C’est tout l’intérêt quand on travaille en groupe. Nous accompagnons une personne et des résonances se créent. Notre subconscient établit des parallèles. Nous avons notre propre vision du problème traité, nous suivons, imaginons avec nos émotions, notre propre compréhension émotionnelle donc c’est bien de nous qu’il s’agit. Même si les détails de notre histoire sont différents, l’essence de la problématique est la même. C’est en cela qu’on peut parler de bienfaits partagés (ou bénéfices empruntés)

Et toi Philippe, avec « Le jeu de cartes »… C’était évalué à 8.
— Je dirai que je suis à 5.

— Et toi Pascale ? Tu avais noté un 8 pour « Caissière dans un supermarché »?
— Moi, j’ai fait des aller-retour entre cette histoire et celle de Noémie. Je me suis polluée avec ça, j’ai transposé souvent, comme si j’avais peur que ça ne marche pas pour moi. J’ai trouvé des tas de choses intéressantes.
— Quand tu te remets dans ton film… à combien l’évalues tu, maintenant ?
— C’est entre 0 et 2. Le coup du grand père, ça m’a aidée ; savoir que je pouvais être défendue…

PAUSE – Plus tard, nous irons voir ce qui reste dans les histoires évoquées et non encore résolues. L’atelier n’est pas terminé.

Si vous partagez ce témoignage, merci de citer vos sources:
Johanne Desterel, Praticienne et formatrice EFT, Zensight.
courriel :
 
jod470@orange.fr,  site : https://johannedesterel.com

Une douleur dans le dos… envolée

L’origine psychique de nos pathologies n’est plus à démontrer. La médecine a même un terme spécifique à cet égard :  « psychosomatique », ce qui est souvent énoncé au patient  par un « c’est nerveux » qui le laisse un peu désemparé ou vaguement coupable et impuissant.

L’EFT offre une alternative intéressante dans ce domaine, souvent étonnante par sa rapidité dans le cas de douleurs. Il est surprenant aussi de constater que la cause émotionnelle n’a pas toujours besoin d’être connue ou expliquée ni l’histoire racontée en détails pour que le soulagement intervienne, comme l’illustre la  séance avec Jocelyne, décrite ci-dessous. 

Jocelyne a une « douleur » dans le bas du dos. Elle évoque rapidement que ce problème remonte à il y a environ un an et demi. Avant c’était plutôt aux cervicales et « le dos s’est greffé dessus ». Dernièrement, au moment où elle a pris notre RV, l’inconfort était extrême dans le dos. Lors de notre séance, elle ne ressent pas particulièrement cette douleur dans le bas du dos, mais plutôt aux cervicales.

Elle a remarqué que depuis deux mois, moment où elle a entrepris un travail en sophrologie,  elle a des douleurs qu’elle « ne connaissait pas ». « On dirait que quelque chose veut sortir », explique-t-elle. Et tandis qu’elle me parle, « ça monte ».

Chasser la douleur est une procédure de base en EFT. C’est par là que nous commençons. Je lui propose donc d’entrer en contact avec ce qu’elle sent.

Elle trouve « une raideur », plutôt à droite sur le côté du cou. En explorant la sensation, c’est l’image d’un « gros tuyau rigide, gris clair » qui se présente. Inconfort évalué à 7/10. Nous tapotons simplement avec ces mots, une ronde abrégée. L’inconfort a disparu, il ne reste rien à droite, « tout est souple » !

En revanche la sensation est désagréable à gauche, avec « un léger blocage, comme un fil qui se tord, un peu rigide, mais pas du fer… » (Jocelyne accompagne l’expression d’un geste évocateur en forme de tortillon qui monte vers l’oreille), « comme un serpent », ajoute-t-elle. L’inconfort est à 5-6.

Après une première ronde, la sensation a cessé en hauteur, mais « une plaque rigide bloque l’épaule gauche », évaluation à 4. Au cours de la ronde qui suit, le regard de Jocelyne semble loin. Interrogée sur ce qui se passe en elle, elle dit qu’elle est « comme absente», que c’est « comme si elle n’était pas là ».

Un bref échange entre nous lui permet de dire que c’est très curieux, elle ne connaît pas  cet état. Habituellement, elle « contrôle » …

Elle ne sait pas dire davantage si c’est confortable ou inconfortable, c’est juste bizarre.  Elle ne sait pas quoi en penser. Alors nous tapotons sur cette « pratique bizarre »  avec les aspects que son esprit aborde sans oser,  comme « pas sérieux », « qu’est-ce que c’est ce truc ? », « comme si une partie de moi était ailleurs », « je ne sais pas si je peux y croire », « je me sens bizarre »…

Pas le temps d’aller plus avant, une douleur est apparue en bas du dos, tout d’un coup, une douleur très nette, plus dure à gauche, « une grosse boule de fer, pleine, lourde,  gris foncé ». Elle évalue la douleur à 8 et nous tapotons tout de suite sur cette manifestation.

Au cours de la deuxième ronde, des sanglots secouent Jocelyne, elle ne sait pas pourquoi elle pleure. Alors nous poursuivons avec :

« Même si je ne sais pas pourquoi je pleure, je m’accepte totalement et profondément »
« Même si je ne peux pas m’empêcher de pleurer, je m’accepte avec ce que je sens »
« Même si je ne contrôle plus rien, je m’accepte telle que je suis »

 La ronde qui suit achève le processus de libération.

Jocelyne se sent comme « vidée » mais ce ressenti est agréable, « après toutes ces années à tout porter ! ». Elle souffle comme après une course et note un tremblement dans les jambes, les cuisses, le relâchement de son corps.

Quelques tapotements autour de tout ce qui en elle semble « chamboulé » l’aide à accueillir l’émotion qu’elle ressent maintenant, une émotion « pas désagréable », qui tient plus du côté émouvant à se découvrir vivante.

Il n’a pas été nécessaire d’évoquer des événements  ou des situations problématiques, ni de lui demander ce qui  se passait ou s’était passé un an et demi plus tôt lorsque les douleurs ont commencé. Les connexions se sont complétées toutes seules, dans les coulisses de son monde intérieur.

Dix jours plus tard, la douleur n’est toujours pas revenue. « Plus rien », annonce Jocelyne qui ne cesse de s’étonner. Elle a beau la chercher le matin en se levant, elle est vraiment partie !

 
Rencontrée quelques mois plus tard, Jocelyne confirme la disparition de cette douleur. Un soulagement « INCROYABLE », insiste-t-elle.

Si vous partagez ce témoignage, merci de citer vos sources:
Johanne Desterel, Praticienne et formatrice EFT, Zensight.
courriel :
 
jod470@orange.fr,  site : https://johannedesterel.com

Brigitte et la cigarette

Brigitte a 38 ans. Elle a arrêté de fumer depuis 2 mois ½, mais se dit « invivable ». « J’ai perdu tous mes repères ».

Pour me donner une idée, elle précise qu’elle « passe du coq à l’âne » très souvent et qu’elle est « infecte ».

Je la questionne sur sa relation avec la cigarette.

Elle a commencé à fumer à l’âge de 11 ans ½ ; elle a déjà arrêté sans problèmes pendant ses grossesses. Cela ne lui a coûté aucun effort, elle précise pourtant aussitôt qu’elle était « infecte » aussi. Cependant elle n’en éprouvait aucune gêne. Après tout, c’était pour la bonne cause…

Je lui suggère de me dire comment elle le sent aujourd’hui, en quoi c’est différent et de me répondre tout en tapotant. Elle prend l’exemple de son comportement avec son mari, si par exemple il fait tomber un verre. A cette seule évocation, elle est tout de suite en contact avec une agitation qu’elle montre dans ses mimiques corporelles et conclut : « Je suis infecte ».

Nous poursuivons la ronde avec « infecte », et je lui propose de considérer que ce mot ne la définit que dans ces instants-là et qu’elle « n’est » peut-être pas « infecte » en permanence, qu’elle entre dans cet « état » comme dans un costume de scène, un rôle pour ces moments-là.

— Notons ensemble que vous n’aimez pas ce personnage, et nous allons nous en occuper, mais avant, dites-moi alors, quand vous n’êtes pas « infecte », comment êtes-vous ?
— « Tranquille. C’est quand je suis toute seule. J’ai le cerveau reposé » 

Une excursion rapide dans son histoire à 11ans ½ fait surgir une fillette «timide », « mal dans sa peau », « pas à l’aise ». « Je n’avais pas grandi par rapport aux autres filles, j’étais décalée, invisible aux yeux des autres. »

Progressivement, nous zoomons vers la 1ère cigarette . Brigitte était en 6ème, c’était avant que ses parents ne la changent d’établissement pour la mettre dans un collège privé, « avec raison » précise-t-elle.  Un jour, une copine (ah, tiens ! il y en avait quand même une …) l’a invitée chez sa grand-mère. C’était à l’étage.  Elle se souvient même du paquet de cigarettes et de la marque,  « des  Dunhill rouge » ! Un paquet brillant, il est là, devant elle ! Nous faisons tout de suite une série de tapotements sur ce nom évocateur et je lui demande de rester dans le ressenti de ce moment, d’en retrouver le goût, l’empreinte, exactement comme si elle était encore devant le paquet.

Ce n’est pas du tout difficile pour elle ; la partie d’elle-même qui a vécu ce moment est bien présente, avec un « ressenti agréable » mêlé d’interdit. Au cours des tapotements qui accompagnent l’évocation, les sensations se précisent : « Je me sens grande, je me sens plus forte ».

Comme pour l’approche du film, lorsqu’une image du passé est inscrite aussi fortement en nous, lui donner un titre permet de travailler plus facilement avec. Pas besoin d’analyser. Et pour Brigitte, ce moment de sa vie, c’est « La classe ! ». (Et j’aimerais que vous l’entendiez prononcer ce mot, en appuyant sur le « klâ »). Elle évalue le plaisir qu’elle ressent à 8/10.

Pour ceux qui s’étonneraient qu’on évalue le plaisir et non l’inconfort ou un dérangement quelconque, je précise que, ici, il s’agit de se détacher de l’objet-plaisir qui l’assujettit, la mémoire de substitution. Le « plaisir » qu’elle associe à la cigarette est justement le problème. Le souvenir qui a conditionné l’inscription fait obstacle à la tranquillité.

En évoquant cette minute, nous tapotons sur le ressenti agréable «  grande », « plus forte »… sur les différents aspects du « plaisir » auxquels les sens s’associent, jusqu’à l’odorat, la gestuelle, la saveur d’ « interdit »…

Je lui demande de me décrire une nouvelle fois la scène et de retrouver tout ce qui reste encore comme sensations. Elle est surprise de sentir maintenant « ce rouge qui serre, avec une envie de vomir ». Une ronde rapide dissipe cet inconfort.

—   « La classe ! », Comment ressentez-vous cette scène, maintenant ?
—   « J’essaie d’entrer là-dedans… », « c’est flou », « je ne m’aime pas », « j’ai une peur de repères ».

Sans poser davantage de questions, nous tapotons particulièrement sur cette expression (quelle qu’en soit la signification, elle peut se lire en écho à sa remarque du début de séance, associée à son mal être). Au cours de la ronde, je lui propose même d’alterner : « cette peur de repères » avec « j’ai perdu (tous) mes repères ».

Brigitte a maintenant « l’impression de planer », plutôt agréable, et sent son « cerveau calme ».

Nous terminons la séance avec une affirmation-choix.
« Même si j’ai un petit reste de cigarette plaisir, je choisis maintenant le cerveau calme. »

Deux mois plus tard, au cours d’un échange, Brigitte me parle des améliorations ressenties depuis notre séance, elle se sent plus apaisée, avec « un poids en moins ». Elle n’a plus envie de fumer. Reste encore cependant un besoin de s’occuper, le matin particulièrement, un surcroît d’activité ou d’agitation… Une nouvelle séance est envisagée.

Si vous partagez ce témoignage, merci de citer vos sources:
Johanne Desterel, Praticienne et formatrice EFT, Zensight.
courriel :
 
jod470@orange.fr,  site : https://johannedesterel.com

La tourterelle

Depuis toutes ces années où j’utilise l’EFT, je n’en ai jamais fini de m’émerveiller sur tout ce que je vois se produire. Cela peut même sembler « magique » lorsque cela concerne un animal. Pour moi, c’est surtout une nouvelle preuve de l’interrelation entre toutes les formes de vie et l’occasion d’un nouveau regard sur les possibilités infinies dont nous sommes nanties.

L’EFT pour un animal :

J’aperçois sur mon parking une masse ébouriffée, une tourterelle presque inerte. Je m’approche doucement pour ne pas l’affoler et je vois que ses paupières closes n’ont même pas la force de s’ouvrir. Je distingue une grosse tique sur un côté de sa tête et des saletés qui se sont amassées autour de son bec.

Précautionneusement, je l’attrape pour ôter la tique. Elle peut à peine remuer, même pas se défendre. J’en profite pour regarder si elle n’est pas blessée puis je nettoie son bec en le trempant dans un peu d’eau additionnée de 2 gouttes d’extrait de pépin de pamplemousse. Elle réagit si peu que sur l’instant je ne donne pas cher de son devenir.

Dans les minutes qui suivent arrive ma première cliente de l’après-midi.
La séance terminée, je la raccompagne. La tourterelle n’a pas bougé de place ; elle semble encore plus affaissée, presque chancelante.  Ma cliente me dit : « Ouhwouff… là… je crois queeee… » et nous pensons qu’il n’y a pas grand chose à faire.

Après son départ, je regarde une nouvelle fois cette tourterelle, qui semble jeune encore. Son chemin s’est arrêté là, je ne peux rien empêcher… et soudain je me souviens que j’ai « un petit truc » qui s’appelle EFT, qui marche aussi avec les animaux. S’il y a une chance de l’aider, saisissons-là. Je n’attends rien de particulier, je vais juste tapoter sur moi  en me connectant à elle.

Je suis à 3 mètres en arrière et un peu décalée sur le côté.
«Même si cette tourterelle est mal en point, c’est un bon oiseau. »
« Elle est mal en point / à bout de forces… 
»
Non, je n’ai pas rêvé, elle a réagi ! Son cou tressaute un peu à chaque fois que je change de point, comme pour se soulever. Pourtant je ne fais pas de bruit, je murmure à peine. Quand nous parlions tout à l’heure avec ma cliente, elle n’avait aucune réaction, elle restait prostrée…

Je poursuis la ronde en égrenant son malaise,  que j’imagine : « Elle est tellement mal/ elle n’en peut plus/ elle est mal en point… ». A chaque changement de point, sa tête émerge un peu plus nettement et autant qu’elle peut tente de se tourner dans ma direction. C’est à peine croyable ! Si vite !

La  première ronde achevée, je continue en disant « je », comme si j’étais elle.
«Même si je me sens mal encore, je suis une bonne tourterelle . »
« Je me sens mal encore / épuisée / j’ai encore du mal à bouger … 
», j’imagine juste dans quel état elle peut se sentir.
Progressivement, la paupière de mon côté s’entrouvre, cligne plusieurs fois. Et tandis que je poursuis, la voilà qui tente d’écarter un peu une aile, maladroitement encore; elle entreprend de se nettoyer dessous, dessus… par petits coups de bec espacés, d’un côté, de l’autre. Elle est encore faible, s’arrête, récupère un peu, reprend…  pendant que j’enchaîne une nouvelle ronde.

Elle semble moins groggy, même si elle n’est pas encore bien gaillarde. J’effectue une nouvelle séquence avec « encore un reste de fatigue ». Je la vois alors se soulever un peu, essayer de se déplacer sur ses pattes, tituber, bouger encore, trouver un nouvel équilibre au sol…

Je  ne peux que constater la rapidité avec laquelle elle retrouve de l’énergie. Je me surprends à sourire en la regardant. Je ne doute pas qu’elle va retrouver la force de voler.

 Le téléphone m’appelle à l’intérieur. Lorsque je reviens dans le quart d’heure qui suit, elle n’est plus là !

Sans doute est-ce dans ces moments où nous lâchons nos croyances au sujet de ce qui peut s’accomplir que tout peut se passer.

Et pour ceux et celles qui se demanderaient encore comment c’est possible, je rappellerai brièvement que toutes les formes de vie s’exercent dans un champ électromagnétique et que les animaux, comme les plantes, sont dotés d’un système énergétique qui peut être perturbé, tout comme le nôtre. La connexion entre deux systèmes énergétiques permet une action par « substitution» ; par le truchement des tapotements sur mon système, une action indirecte est possible sur un autre système énergétique qui appelle à recevoir… dans le sens qui lui convient et selon ses besoins. Car il reste essentiel de garder le plus grand respect de ce qui s’accomplit et qui ne nous appartient pas.

Mais le mieux est sans doute d’essayer et de simplement constater, au-delà de tous préjugés.


Pour d’autres témoignages sur l’EFT avec les animaux, consultez aussi sur ce blog: Ce chien qui aboie sans cesse et Etonnée et bluffée…!.

Pour approfondir la communication avec les animaux, visitez le site de Laila DEl MONTE, pionnière dans ce domaine.

Si vous partagez ce témoignage, merci de citer vos sources:
Johanne Desterel, Praticienne et formatrice EFT, Zensight.
courriel :
 
jod470@orange.fr,  site : https://johannedesterel.com