Cette question a fait l’objet d’un « Atelier à Thème ». Pour voir ce que sont ces ateliers cliquer ICI

Que vous soyez familier de l’EFT, thérapeute ou simplement débutant, vous trouverez ici les principales clés pour une pratique approfondie : l’importance d’être bien spécifique, la recherche des aspects, l’utilité de l’évaluation, la persévérance… et verrez aussi une  illustration de ce que sont les bienfaits partagés dans le travail de groupe. La retranscription de la première partie de cette journée se propose donc de vous offrir un éventail de procédures pour traiter en profondeur une question ou une problématique avec l’EFT. Même si les façons de travailler en groupe sont multiples, j’ai souhaité, ici, pointer les aspects essentiels qui sous-tendent la pratique pour plus d’efficacité. J’ai donc volontairement conservé au plus près les échanges avec les participants ce qui rend le texte un peu long.

Les participant(e)s sont invité(e)s à donner un exemple, une situation où ce « blocage » se manifeste.

Cerner la situation – Cibler un événement

Est-ce qu’il y a dans votre vie un événement, une fois particulière, une situation qui vous vient à l’esprit quand vous pensez que vous n’y arrivez pas ou que vous n’avancez pas ? Prenez juste ce qui vient, ce qui se présente, sans analyser.

Noémie : 

Je voudrais vendre mon restaurant, mais au lieu de me focaliser sur la vente, je mets en avant tout ce qui fait que je ne le vendrai pas.

—  Est-ce que c’est vrai que tu veux vendre ? Tu dis « je voudrais »…   Est-ce que c’est vrai que tu ne peux pas le vendre ?
     Est-ce que tu pourrais trouver des raisons qui font que tu pourrais le vendre ? ….
     … Et qu’est-ce qui t’empêche d’avancer, là ?…
— Ouh la, wwfffou… je suis perdue… j’ai un blanc, un vide.
— Il y a sans doute des raisons qui font que « c’est vide » quand tu te proposes d’avancer vers ce projet…

Françoise

Moi, j’arrive pas à me décider, à choisir. J’ai toujours autre chose à faire…

— Tu sais que ça porte un nom, ça : « la procrastination ». J’ai tout un tas de raisons qui font que je n’arrive pas à enclencher les choses, ou à les terminer. J’ai des tas de projets mais qui sont toujours en cours, un dossier à faire, j’ai des tas d’idées mais je remets toujours, j’ai toujours de bonnes raisons de ne pas m’y mettre, autre chose qui passe avant… et le bureau que je veux ranger a toujours autant de documents qui s’accumulent…

Noémieétonnée, demande :

Mais ça va à fond dans ce thème, ça… ? Moi, je me sens là dedans.

— Oui, bien sûr. « Nous sabotons nos envies, nos projets, nos meilleures idées par d’autres raisons prioritaires », c’est totalement de ça qu’il s’agit :
Quelles sont ces raisons qui font que je n’arrive pas à avancer ?
Et n’allons pas les chercher avec la tête, la réflexion, l’analyse…

Nous allons simplement nous mettre à tapoter en nous posant la question, avec cette sensation, ou déjà une situation bien précise à notre esprit qui illustre cette difficulté que j’éprouve. Notre système énergétique va se mettre en mode recherche. Soyons alors juste attentif à ce qui se présente, une image, un événement plus ancien de notre vie qui se superpose soudain, comme en flash, un lieu peut-être…

Noémie

Moi j’ai envie de faire plein de choses, mais après, quand je suis à la maison, je me dis, bof, j’ai pas envie. Il y a des gens qui appellent ça le « aquoibonisme ». Et je ne sais pas pourquoi c’est comme ça.

 — Avec l’EFT, ce n’est pas le POURQUOI qui compte mais le COMMENT. « Pourquoi » est une fausse question, c’est la tête qui va chercher. Quand tu dis « comment ça me fait quand… », tu ressens aussitôt quelque chose comme « ça m’agace, ça m’énerve , ça me désespère…», ou un noeud dans la gorge, par exemple.

Noémie : 

Je trouve que c’est douloureux, c’est angoissant.  Quand je me vois là-dedans, j’ai envie de pleurer, j’aurais envie de me foutre des coups de pieds aux fesses, je suis vraiment mal… quand je me vois comme ça ! et sa voix confirme cette émotion.

— C’est sur cela que l’EFT peut agir.

Philippe
Il y a quelque chose que je porte qui craint la réussite
— Oui, c’est une belle idée, ça… et est-ce que tu pourrais nous donner un exemple ?

 Oui… Je me souviens d’un exemple, j’étais en 4ème et en fin d’année, on jouait à la belote avec des copains et je me retrouve avec un jeu ! je ne pouvais que gagner ! Et ça m’a mis dans un stress, quelque chose qui me faisait… comme de l’angoisse… la peur de gagner ; et avec tout ça, la peur de ne pas savoir gérer, de perdre ! Si je réussis, il va y avoir aussi un ego qui ressurgit et qui va vouloir écraser les autres, c’est comme une mémoire que j’ai …et je freine mon potentiel. Sinon j’aurais quelque chose qui irait profiter de l’autre, l’écraser.
C’est comme quand j’ai acquis un savoir… je pense à une fois, au boulot, ou un collègue me demande comment ça marchait, une disquette ou un truc de ce genre en informatique pour enregistrer ; et là, j’ai un truc qui est sorti, comme ça : « Tu sais pas ça, encore ! »

— Qui t’a dit à toi dans ta vie : « Tu sais pas ça, encore ! »; ça t’est arrivé ?
— Mon père a pu me dire ça. C’est pas sous cette forme-là, mais une fois, il m’a demandé de mesurer un bois pour le couper. Je mesure et 2 minutes après, il revient pour le mesurer et pouvoir le couper. La capacité à faire et d’être sûr de ce que je fais a été coupée.
— Oui, sans doute mais va plutôt chercher l’émotion au lieu de tirer tout de suite la conclusion et d’analyser. Quand tu le vois faire ça, venir remesurer derrière toi, qu’est ce qui se passe à l’intérieur de toi ? qu’est-ce que ça te fait ? Probablement que c’est quelque chose comme ça qui est encore présent quand tu dois passer à l’action.
— Oui, je crois que c’est ce que j’ai vécu dans ma vie, chaque fois que j’exprimais une capacité de faire, il y a quelque chose qui venait couper ça…
— et maintenant, c’est toi qui te le fais tout seul… 

Pascale 
Je m’inscrirais bien là-dedans, moi aussi. J’étais partie sur le domaine professionnel. Je suis face à une situation bloquée et je n’arrive pas à demander un entretien pour moi qui pourrait débloquer cette situation…
La crainte de la réussite me parle aussi. J’ai aussi eu des messages quand j’étais petite du style « Tu finiras caissière dans un supermarché ! » et aussi une institutrice qui m’a expliqué que j’étais « bonne à rien ».
Ca a bien marché professionnellement pendant des années , et puis là… je suis en train de me saboter, alors qu’en fait je suis reconnue pour mon professionnalisme.  Demander pour les autres, pour l’équipe, j’y vais, mais pour moi… je bloque.

Je propose à chacun de cibler plus précisément la situation, avec un événement où cette problématique se montre.

Noémie :

Je n’arrive pas à vendre mon restaurant. Mais il y a autre chose qui s’est soulevé. J’ai entendu Pascale dire qu’au début ça allait bien. Et moi, c’est pareil, au début, mon restaurant fonctionnait bien. Petit à petit, dans ma tête, il y a eu « De toute façon on m’a dit que je n’y arriverais jamais. » Est-ce que c’est ça ? parce que on me l’a répété, toujours répété …

— Qui t’a dit : « Tu n’y arriveras jamais » ?
— Mes parents, ma mère surtout.
— Tout de suite, est-ce que tu peux prendre une situation précise ?
— Il y en avait tous les jours, alors…
Pour le restaurant, comme je n’ai plus de clients, ou si peu, et que j’en ai ras-la-casquette et que je veux vendre, en fait je suis épuisée de rester là à rien foutre et je veux vendre parce que je suis épuisée, je m’épuise à tuer le temps. Je n’y crois plus.

— Vendre serait donc la solution pour échapper à ce stress, cette énergie de ras le bol, fuir le problème. C’est ce que tu es en train d’expliquer…? Et en même temps, tu ne crois pas non plus que tu pourrais le vendre !
Alors, je ne te dis pas que vendre est la solution ou n’est pas la solution. Ce qui est évident, en revanche, c’est que tu t’épuises.

Tu as reçu un message comme quoi tu n’y arriveras pas, tu ne dois pas y arriver, il te faut valider ce message : « Si je ne mets pas  « ça »  en place, il y a quelque chose qui ne va pas ». Tu y arrivais pourtant au début, mais, inconsciemment, tout en faisant du mieux que tu peux par ailleurs, c’est ce message qui te commande. Par exemple, tu as mis en place une situation où il n’y a plus de clients, c’est ce que tu expliques. Certes, tu as parfaitement le droit de vouloir vendre et changer, il n’y a rien à redire à ça. On évolue dans la vie et ce qui nous a fait vibrer un temps, nous a rempli d’enthousiasme, rendu heureux, peut avoir perdu de son intérêt et on peut avoir envie de faire autre chose.
Il n’empêche que si tu n’as pas guéri, fait couler, désamorcé ce programme de sabotage, tu le retrouveras encore dans de multiples situations. L’EFT, heureusement, nous permet de faire ça, de sortir du pilotage automatique de sabotage.

Je te propose de te souvenir d’une fois particulière où ta mère te dit: « Tu n’y arriveras jamais !»

Je pense à une fois où je faisais le ménage. J’avais 10 ans. Il fallait que je nettoie la cuisinière à bois avant de partir à l’école, comme tous les matins. Il fallait l’astiquer avec la toile émeri. Ca ne devait pas être fait à son goût. Ca pouvait être « Pousse-toi, je vais te faire voir ! Tu n’y arriveras jamais ! »

Noémie choisit de se centrer sur cet épisode, avec « La cuisinière » comme titre de son film ( l’intensité dérangeante est à 10 sur une échelle de 0 à 10).

Françoise : Moi, j’étais une petite fille modèle, bons résultats, pas de bruit…
— Comment ça se passait pour toi, qu’est-ce que ça te faisait d’être aussi gentille ? Est-ce qu’il y avait des choses que tu aurais eu envie de faire et que tu n’as pas faites ? A quoi ça te ramène ce bonheur de petite fille parfaite ? A papa, à maman qui te complimentait… ?
Non, ils ne disaient rien, c’était normal.

— Est-ce qu’il n’y a jamais eu une fois où tu as fait un caprice et dont tu te souviendrais ?
Si, si, si, j’avais 5 ou 6 ans. J’avais mal aux dents. Je disais que j’avais mal aux dents, je n’avais pas la force de crier. J’étais sur mon lit. Je me sentais perdue, peut-être en colère aussi que personne ne vienne. Je me souviens que je pleurais…

Le titre qu’elle prend pour évoquer ce moment est: « Le mal de dents »  (inconfort à 10)

 Philippe choisit « Le jeu de cartes », avec la peur de se tromper. « J’ai pas intérêt à me planter » en serait le sous-titre. (inconfort à 8)

Pour Pascale, le titre est : « Caissière dans un supermarché ». Elle précise le cadre et les circonstances : Ça se passe dans la cuisine, et je devais annoncer à ma belle mère que j’allais vivre avec mon fiancé. C’était après mon bac, je faisais mes études à Limoges et nous avions le projet de prendre un studio ensemble. Pour elle, c’était tout remettre en question. Quand j’y pense, je sens une grosse boule qui remonte (l’inconfort est évalué à 8).

Nous allons faire une séance individuelle, avec l’un(e) d’entre vous, en utilisant la technique du film, et les autres, pour l’instant, vont simplement laisser leur histoire posée, avec le titre et la note, sur le papier, et ne plus s’en occuper.

La séance avec NOEMIE

Nous choisissons de traiter en détails le film de Noémie, « La cuisinière ». Chacun tapote en même temps que Noémie.

Après une première ronde sur le titre en phrase de rappel, nous abordons tout à tour les divers aspects qui se présentent : « J’ai envie de la démolir ». Elle montre sa gorge « où tout l’espace est pris par des sanglots », nous tapotons cette sensation. Puis c’est une « oppression de colère », dans la gorge, « au maxi ».
« Même si j’ai cette oppression de colère, au maxi, elle a le droit d’être là, cette colère, et je m’accepte avec ce que je sens, totalement et profondément ».
Après une ronde, la sensation s’est modifiée ; elle note comme une impression de l’avoir oubliée mais d’avoir « serré les dents ».
Nous déclinons cet aspect sous tous les angles : je serre les dents/ j’ai l’impression que je l’ai oubliée cette colère/ mais je serre encore les dents/ je serre les dents…

Une sensation s’invite à nouveau dans la gorge, qui semble l’étonner au fur et à mesure que je lui propose de voir si c’est comme précédemment : « C’est rigolo… j’ai l’impression d’être un peu…zinzin… j’ai davantage l’impression de la sentir là, de chaque côté (du cou), comme une gêne ».
« Même si maintenant je la sens sur les côtés de la gorge, et même si j’ai l’impression d’être zinzin, je m’accepte avec ce que je sens  et je me respecte profondément telle que je suis »
J’ai l’impression que je suis zinzin/ maintenant je la sens sur les côtés, là/ c’est plus tout à fait une oppression / c’est une gêne / j’ai du mal à la décrire


Je lui propose de se remettre en contact avec la scène pour évaluer ce qui reste de cette sensation, et c’est un geste qu’elle retrouve, elle lève un bras, coude plié pour se protéger le visage « Je fais ça, parce que je sens que je vais m’en ramasser une » et c’est sur ce geste que nous allons tapoter.
« Même si j’ai (vois ce geste, cette image), je m’accepte profondément avec ce que je vis »
Ce geste/ je vais m’en ramasser une/ ce geste…

Noémie sent alors monter la tristesse, dans la gorge. La sensation s’élabore progressivement : j’ai l’impression que ça va m’étouffer, comme si on m’avait mis un col en feutre, à l’intérieur. La sensation est très précise ; après la ronde de tapotements, elle a diminué en intensité et semble s’être élargie. « Je ne sais pas comment ça s’appelle mais c’est comme si mon cou était un bocal, et au lieu de soulever le couvercle, c’est sur le côté, et on l’ouvre comme ça ». L’inconfort est à 5 sur cette sensation qui disparaît après une ronde de tapotements.

Tester encore

Je lui propose à nouveau de se remettre en contact avec la scène, de repasser la cassette du film « la cuisinière ».

Elle ne sent plus le geste de se protéger, ni tristesse, ni colère mais parle maintenant de toutes les autres situations qui se mettent avec.
Je la ramène juste sur cette scène, la rassurant sur le fait qu’on aura tout le temps d’aller voir d’autres épisodes tant qu’ils seront actifs. Mais d’abord on va traiter complètement cette histoire-là qui fait partie de la saga « La S….. » (le sous-titre qu’elle avait aussi choisi pour son film et que je n’ai pas précisé par décence au début).
—  Va voir si tu es bien en y repensant ou s’il reste quelque chose qui te dérange encore. Remets-toi dans la situation,  c’était avant d’aller à l’école, tu sens que tu râles ? ou tu as l’impression que tu t’appliques ?… »
— J’ai l’impression que je m’en fous, c’est obligatoire, je n’ai pas le choix.

Peut-être une résistance à lâcher.

Elle retrouve à peine « un poil » de colère, à 2 ou 3,  mais ne le sent nulle part. Nous entamons une ronde sous forme de jeu : « Même si j’ai peut-être un poil de colère, mais je ne le sens pas, c’est OK, je m’accepte de toute façon avec cette histoire »
J’ai sans doute de la colère/ j’ai peut-être encore un poil de colère/ je devrais avoir un poil de colère/ c’est vrai, cette histoire, ça ne me plaît pas de l’avoir dans ma vie…

—  C’est à dire… je ne veux pas qu’elle gagne !  La remarque a fusé.

Nous poursuivons la ronde en jouant avec les aspects possibles de cette résistance-là: Je garde un poil de colère/ je ne veux pas qu’elle gagne sur moi/ si je lâche la colère/ c’est comme si elle pouvait tout me faire/ il ne manquerait plus que ça/ je ne veux pas qu’elle gagne sur moi / je me garde de la colère/ même si c’est qu’un poil/ tant pis si je suis mal/ au moins je lui garde de la colère/ en fait c’est pour moi que je garde la colère/ juste parce que je ne veux pas qu’elle ait raison/ et pourtant cette histoire est passée/ mais quand j’y pense, je veux me garder de la colère/ pourtant je ne la sens pas/ Mais je garde quand même le désir d’avoir de la colère.
— C’est bon
, conclut Noémie.

Une nouvelle fois, je lui demande de revenir sur cet épisode, de revoir tout ce qui s’est passé… elle paraît hésiter, « je ne sais jamais », « J’ai tellement de comptes à régler avec elle », dit-elle, avec une détresse dans la voix.
— Est-ce que ce serait quand même possible que tu puisses y penser, sans dérangement ?
— « On va dire que je garde encore une petite part ». Nous tapotons encore sur « ce besoin de gagner »
« Même si j’ai encore une petite part de ce besoin de gagner, et même si à cause de ça j’accepte d’être mal, je suis OK avec ça »
« Même si j’ai ce besoin de gagner, je pourrais peut-être lâcher quand même 
» et après une nouvelle ronde, avec toutes les variations possibles ( je pourrai peut-être lâcher/ mais je ne veux pas me forcer/ moi, j’ai besoin de gagner/ elle avait pas à me faire ça/ Moi, j’ai envie de gagner/ j’ai le droit de m’accrocher…),  je lui cite la phrase bien connue de Nelson Mandela : « La colère qu’on retient contre quelqu’un est comme un poison qu’on avale en s’attendant à ce qu’il tue cette personne. »
Noémie conclut : « C’est pas tellement salutaire, ça » 

La persévérance.

Une nouvelle fois, je l’invite à se replonger dans le film « La cuisinière ». Il reste à peine un « petit 1 ». Il y a encore ce doute : «  Je ne suis pas sûre que cette histoire ne me fasse plus rien »
— S’il y avait une raison de retenir un inconfort, ou un dérangement, qu’est-ce que ce serait ?
— Elle m’a fait tellement mal dans toutes sortes de situations… que je la mets avec le reste.
— Alors écoute, imagine que tu as une valise, et que tu y mets toutes les cassettes avec tous les films de toutes les histoires et toutes les photos de ces moments. Et maintenant pense au poids que ça fait et comme c’est difficile à soulever, et tu te promènes toujours avec cette valise. Le plus simple est de prendre la 1ère histoire qui se présente, qui est généralement lourde d’inconforts et de la vider de son contenu, entièrement. C’est ce qu’on se propose de faire avec « la technique du film ». Ensuite on s’occupera des autres.
Est-ce que tu peux aller voir ce qui pourrait te déranger quand tu penses à cette petite Toi qui a vécu cette histoire, est-ce qu’elle aurait encore envie de dire quelque chose ? envie de te dire quelque chose ?
— Elle a envie qu’on lui foute la paix. J’ai plus envie d’aller voir.

— Tu peux en rester là. Tu as le droit. Mais peut-être que c’est un petit rien qui reste et que c’est le dernier pas à faire pour te sentir totalement en paix avec cette histoire. Alors qu’est-ce qu’on fait ? Tu as le désir d’en rester là ? Cette petite fille n’avait pas envie de quelque chose d’autre, qui lui aurait fait du bien peut-être… ?
— Bof, entre la cuisinière et puis l’école, ça ne lui laisse pas beaucoup d’espace.
— 
De quoi aurait-elle pu avoir envie quand même cette petite fille ? Quelqu’un ou quelque chose aurait pu l’aider peut-être ?
— Oui, mon grand père.
« Même si j’ai encore cette histoire qui traîne par là, je choisis de me sentir protégée par l’amour de mon grand père »

Et tout soudainement, Noémie s’exclame : « Ohhh, j’ai mal à la tête ! »
Nous saisissons cette opportunité et tapotons aussitôt sur cette manifestation physique, « le casque » qui fait mal (une ronde) et sur « le choc » que ça lui fait de penser à « du bon » pour elle :« Ca, je n’ai pas l’habitude/ du bon pour moi…/ c’est pas possible/ mais je peux choisir aussi d’y penser/ je peux choisir de le sentir/ non, ce n’est pas possible… »
Après cette 2ème ronde, elle a encore comme un bandeau, à 5/10, puis à 2 et qui diminue encore à « pratiquement plus rien ».
« Même si j’ai pratiquement plus rien, c’est OK, je m’accepte telle que je suis maintenant »
J’ai pratiquement plus rien/ c’est OK, peut-être que c’est plus rien/ mais j’en suis pas sûre/ je ne sais pas comment c’est possible de le lâcher complètement/ mais je sens pratiquement plus rien/ j’ai pratiquement plus rien…
— Ah là là…de voir mon grand-père dans cette situation, là, j’ai l’impression que ça a freiné ma mère dans son élan, qu’elle n’ose pas me parler, me… je me sens protégée, je me sens bien
 !

— Oui, c’est étonnant comment en énergétique nous pouvons réécrire nos histoires ! aller chercher des ressources…
Alors, Noémie, comment penses-tu à cette histoire, maintenant ?
— Cette situation ? bwouff, pour moi, elle n’existe plus.

— Voyez, c’est quand c’est presque terminé, quand il ne reste qu’un petit quelque chose, un « chouya » de rien du tout, qu’on peut aller encore plus loin. Et tant qu’il reste un petit quelque chose, on ne lâche pas. C’est le secret d’une vraie libération avec l’EFT. On ne veut pas aller mieux, on veut aller bien.

— Ce qui est très curieux, c’est, après, de dire « est-ce que je suis sûre de moi ? » Est-ce que c’est possible ? Quand je pense à la situation, j’ai l’impression d’être anesthésiée.  Il n’y a plus rien ! Sa voix est claire maintenant.
— Est-ce que c’est désagréable ?
— Ben… je trouve que ça a un petit inconfort, parce que je me dis : « T’es pas un peu cinglée ? »
Nous enchaînons aussitôt sur une ronde : « je suis peut-être un peu cinglée / je suis comme anesthésiée/ oh, mais je dois être un peu cinglée/ comment c’est possible un truc comme ça/ moi, je me sens vivante quand ça va mal !/ et là, je me sens comme anesthésiée/ je dois être cinglée…

Et nous achevons dans un éclat de rire. Cette histoire a bel et bien perdu son intérêt.

Les bienfaits partagés

 Je me tourne maintenant vers les autres participant(e)s.

— Françoise, ton titre était « Le mal de dents ». Reviens zoomer sur ton histoire.
— Je lui avais donné un sous-titre après :« Et moi alors ! »
— 
Très bien. Où en es-tu ? C’était à 10 tout à l’heure ; et maintenant… ?
— Non, c’est fini, c’est 0.

 C’est tout l’intérêt quand on travaille en groupe. Nous accompagnons une personne et des résonances se créent. Notre subconscient établit des parallèles. Nous avons notre propre vision du problème traité, nous suivons, imaginons avec nos émotions, notre propre compréhension émotionnelle donc c’est bien de nous qu’il s’agit. Même si les détails de notre histoire sont différents, l’essence de la problématique est la même. C’est en cela qu’on peut parler de bienfaits partagés (ou bénéfices empruntés)

Et toi Philippe, avec « Le jeu de cartes »… C’était évalué à 8.
— Je dirai que je suis à 5.

— Et toi Pascale ? Tu avais noté un 8 pour « Caissière dans un supermarché »?
— Moi, j’ai fait des aller-retour entre cette histoire et celle de Noémie. Je me suis polluée avec ça, j’ai transposé souvent, comme si j’avais peur que ça ne marche pas pour moi. J’ai trouvé des tas de choses intéressantes.
— Quand tu te remets dans ton film… à combien l’évalues tu, maintenant ?
— C’est entre 0 et 2. Le coup du grand père, ça m’a aidée ; savoir que je pouvais être défendue…

PAUSE – Plus tard, nous irons voir ce qui reste dans les histoires évoquées et non encore résolues. L’atelier n’est pas terminé.

Si vous partagez ce témoignage, merci de citer vos sources:
Johanne Desterel, Praticienne et formatrice EFT, Zensight.
courriel :
 
jod470@orange.fr,  site : https://johannedesterel.com