Anne connaît et pratique l’EFT depuis plusieurs mois. Assidue du Processus de Paix Personnelle, elle s’émerveille des résultats. Cependant depuis une quinzaine de jours, elle a un inconfort qu’elle ne sait pas trop comment aborder.
« J’ai un poids », explique-t-elle, « là » et elle fait le geste qui désigne son entrejambe, depuis le pubis jusque très largement entre les cuisses. Elle me regarde, sans feindre son étonnement, et ajoute « c’est comme des poids de pendules », « lourds », « entre les jambes ». « Ils descendent quand même jusqu’aux genoux ! Ca pèse, c’est inconfortable et ça m’empêche d’avancer comme je veux ».
Nous tapotons tout de suite sur ces sensations, dont elle évalue l’inconfort à 8/9 sur 10 et au cours de la ronde, elle écarquille les yeux et me livre l’image qui se présente à elle, tellement surprenante à ses yeux qu’elle la chuchote : « C’est comme une paire de… testicules ! », elle esquisse même un geste des mains qu’elle n’ose pas achever, « oooh… mais… je suis une femme quand même… ? », sa voix est tellement basse qu’elle se penche en avant pour la porter vers moi. « Je les vois », murmure-t-elle encore avec un début de sourire ébahi.
Anne est un petit brin de femme, dont la grâce et la douceur ne laissent aucun doute sur sa nature féminine. Je lui demande de se centrer simplement, sans jugement particulier, sur cette image. En reprenant ses mots, nous continuons à tapoter sur « ces poids », avec tous les aspects qui se présentent, de « la pendule » aux « testicules ».
Après quelques rondes, la sensation de poids diminue. Ils sont plus petits et une autre image vient alors se superposer, « des petits pois à manger » !
Anne est maintenant à la cantine, devant une grande assiette blanche (elle ne voit pas le contenu). Elle se souvient qu’à l’école l’instituteur la forçait et la punissait car elle ne pouvait pas avaler la viande rouge… ! Il y a quelques mois, nous avions déjà travaillé sur une scène à la cantine, en lien avec la difficulté d’avaler (et le cortège des émotions associées, impuissance, colère…)
Et tout à coup, tandis que nous poursuivons la ronde, la voilà qui s’exclame « Mais si j’avais eu une paire de c……., je lui aurais craché à la figure ce qu’il me forçait à avaler ! ».
Très vite le mot « paire » devient « père » ; Anne se souvient : « Un jour, mon père, lui, il lui a montré qu’il en avait une paire ! il a collé l’instit. contre le poteau ! Maman avait déjà dit maintes et maintes fois à ce monsieur que je mangeais peu, et de ne pas me forcer… Ce jour-là, papa a eu le courage ! Il est venu me chercher à midi et je n’ai plus mangé à la cantine. »
Quelques jours plus tard, Anne m’écrit ceci : « Quel jeu de mots ! Et moi, aujourd’hui, je n’ai plus de poids qui pend entre les jambes ! »
« A la fin de la séance, j’ai vu un lion rugir en moi et je sais que ma force intérieure a repris sa place. J’ai ressenti comme une cicatrisation et une douce chaleur a envahi mes entrailles. »
Cela fait partie des « petits bonheurs » fréquents en EFT, où l’on tire un fil, sans chercher à comprendre ni à expliquer les liens logiques. Les mots sont «détricotés » par une 3ème oreille, qui, profitant des doubles entendements (auditifs), opère des superpositions, rapproche des événements, entend à d’autres niveaux.
Un autre décryptage permet alors d’ouvrir la porte à des significations plus profondes, comme dans les rêves. Les mots s’offrent en tant que symboles, permettant au sens caché des choses de se dévoiler.
Ce qui paraît un jeu de mots est l’une des clés que nous offre la langue pour restituer la substance de l’expérience, les « traces sensorielles » associées à un contexte émotionnel vécu dans le passé. Des informations, accumulées dans notre cerveau, sous forme d’images mentales visuelles, auditives, tactiles, gustatives, olfactives, kinesthésiques… surgissent comme des éclairs de conscience.
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Johanne Desterel, Praticienne et formatrice EFT, Zensight.
courriel : jod470@orange.fr, site : https://johannedesterel.com